Quand elle imagine ses modèles, Nolwenn Faligot mélange les styles. Elle peut s’inspirer du costume breton ou d’un vêtement de travail. Pour créer de la beauté.
Quand on pénètre dans la jolie bâtisse de bois et de pierre qui abrite la bibliothèque familiale, on imagine aisément que les enfants n’ont pas été nourris de télé et de jeux vidéo. En effet, pour Nolwenn Faligot, ce sont les livres mais aussi les voyages à l’étranger, les visites de musées qui ont bercé sa jeunesse. Ils lui ont apporté une ouverture d’esprit. Ils ont développé son imagination. Et c’est tout naturellement qu’est née en elle l’envie de se tourner vers la création.
« Luxe utilitaire »
« J’ai toujours aimé faire des choses artistiques, de la peinture, de la musique, explique la jeune femme. Et j’ai aussi porté le costume plougastel au cercle celtique ; il est très beau. Il raconte une histoire et c’est une richesse. » Il lui faudra toutefois beaucoup de travail et de détermination pour réaliser son rêve. Du lycée brestois à la prestigieuse école londonienne de Central Saint Martins, en passant par un stage au Japon, la jeune artiste de 24 ans s’est forgé un style. « C’est un mélange de cultures d’ici et d’ailleurs. J’essaie de faire du luxe utilitaire. Un luxe qui permet de savoir d’où ça vient mais aussi de se rendre compte du travail fourni. Cela peut être très simple mais avec la conscience du beau et de la qualité. »
Beau et « pratique »
Dans ses collections qui se dévoilent aujourd’hui dans les grandes capitales, la jeune femme glisse avec bonheur une broderie bretonne sur un vêtement d’inspiration asiatique. Elle n’hésite pas non plus à « masculiniser » une tenue féminine pour rechercher la beauté du mouvement mais aussi son aisance. « C’est très important pour moi. Je m’inspire beaucoup du vêtement de travail, celui du militaire ou du marin, qui demande de la rigueur car il doit être pratique, facile à utiliser », explique celle qui a su créer son propre style loin des tendances actuelles. Elle avoue toutefois se rapprocher de la création française par ses techniques et son classicisme pour créer du beau. Même si à Londres elle a trouvé une mode plus osée, plus excentrique. Vendredi 11, lors du repas cabaret (sur réservation) organisé en l’honneur des 70 ans du cercle celtique, Nolwenn Faligot et Alizée Séguillon présenteront leurs créations respectives. Elles vont mettre aussi sur pied « Fusion », un défilé commun présentant des vêtements inspirés par le costume breton.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/plougastel-daoulas-29470/plougastel-ses-vetements-racontent-une-histoire-4597938