OUEST-FRANCE -
Alan Stivell était le grand témoin du colloque Bretagne celtique ! qui a rassemblé 500 auditeurs à Lorient (Morbihan), en entame du Festival Interceltique, vendredi 4 août 2023.
« La musique celtique, il faut aller la chercher aux racines. La modernité, c’est remonter le plus loin possible, de l’hyper archaïsme au plus moderne ». Parole d’Alan Stivell, ce vendredi 4 août 2023. L’auteur-compositeur-interprète était le grand témoin du colloque Bretagne celtique !, proposé en ouverture du 52e Festival Interceltique de Lorient (Morbihan).
Dans un amphithéâtre comble, la question de l’identité celte, avec la Bretagne en son cœur, a passionné de bout en bout. Archéologues, historiens, artistes, universitaires, responsables économiques en ont débattu à bâtons rompus.
Mais quelle réalité derrière cette identité celte, qui semble tomber sous le sens quand on se balade dans les allées du Festival Interceltique de Lorient, et que revendique une part des Bretons ? Difficile à quantifier. « Le celtisme est inspirant, au-delà des symboles éculés que sont le triskell ou l’image de la bigoudène. On peut fédérer artistiquement dans l’esprit d’un mouvement comme Ar Seiz Breur par exemple », estime Nolwenn Faligot, présidente de Pevarzek. Rozenn Le Roy, coprésidente de la confédération Kenleur, la rejoint : « On le ressent dans les cercles celtiques, la création infuse ».
Économiquement, Malo Bouëssel du Bourg, responsable de Produit en Bretagne, estime que « contrairement à l’Irlande et au Pays de Galles, notre région n’est pas assez identifiée. Imaginer un salon économique interceltique aurait du sens ».
Du sens, c’est aussi l’essence du festival de Lorient. « Voici 50 ans que l’interceltisme provoque les rencontres, appuie Jean-Philippe Mauras, directeur du FiL. Cet interceltisme – même s’il n’existe pas dans le dictionnaire – c’est une géographie, des langues et une résistance culturelle qui nous unit. »
La conclusion revient au grand témoin de cette journée : « L’interceltisme, analyse Alan Stivell, en rassemblant des nations sœurs, rétablit une situation naturelle face aux empires français et anglais. Il faut jeter de nouveaux ponts à partir de cette identité commune. Convaincre nos députés, parce que, jusqu’ici, c’est toujours Paris qui décide… »
OUEST-FRANCE - Pierre WADOUX le 05/08/2023
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